Olivier Prévôt a passé trois jours début août 2009 dans une famille kurde qui exploite une mine de charbon à ciel ouvert en Turquie à la frontière irakienne. Il y a pris, durant ce court séjour, plus de mille photographies. Les portraits des mineurs, de leur famille représentent la plus grande majorité de celles-ci. La simplicité, l’humanité et le sourire des hommes au visage couvert de la poussière noire de charbon, illuminent cet ensemble. Le travail, les instants de jeux et de détente, les engins de chantier conduits fièrement par ces hommes, les enfants tout aussi fiers de leurs parents, les paysages des montagnes écrasées par le soleil d’été, la splendeur du minerai brut dans ses couches géologiques ont été condensés dans cet espace d’exposition de quelques dizaines de mètres carrés.
Le bonheur et la quasi sérénité que montrent ces images ne sauraient cacher le drame de décembre 2011 : le 29 décembre 2011, l’aviation turque effectue un raid exactement à cet endroit tuant 35 personnes, dont probablement quelques mineurs photographiés par Olivier. Cette mine actuellement ne semble plus exister.
Ce troisième ouvrage de la collection ImOP tente d’ouvrir le cadre strict du catalogue d’une exposition à deux perspectives : celle de la reconstitution de son voyage dans ce bout du monde, à l’extrême est de la Turquie, à la frontière irakienne, que réalise le frère d’Olivier, Thierry Poncet, et celle de la perception de l’univers de cette mine familiale kurde par un prolongement de l’exposition avec de nombreuses photographies qui n’ont pu trouver place dans la galerie. Il y a ainsi dans le catalogue plus de 50 photographies ne figurant pas dans l’exposition. En raison de la nécessité de publier le maximum d’œuvres d’Olivier, ce principe sera poursuivi dans les ouvrages ultérieurs.
Cette exposition, et donc cet ouvrage, ont aussi prioritairement honoré Olivier dans les instants de bonheur qu’il a connus dans cette famille kurde dans une série de photographies prises par ses hôtes.